Page 86 - Livre électronique des RFTP 2025
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P39. IMPACT DE L'HYPERREACTIVITE BRONCHIQUE A LA
METACHOLINE SUR L'APTITUDE MILITAIRE : UNE SERIE DE
291 CAS
RANIA NAKHLI¹, SALSABIL DABOUSSI¹, MARIEM MERSNI², SAMIRA MHAMDI¹, CHIRAZ
AICHAOUIA¹, ZIED MOETEMRI¹
¹ SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HÔPITAL MILITAIRE PRINCIPAL D'INSTRUCTION DE TUNIS, TUNISIE
² SERVICE DE MÉDECINE DE TRAVAIL ET DE PATHOLOGIES PROFESSIONNELLE, HÔPITAL CHARLES
NICOLLE DE TUNIS, TUNISIE
Introduction : L'asthme constitue une cause fréquente d'inaptitude militaire en
raison des risques associés aux conditions de service. L'hyperréactivité bronchique
(HRB) non spécifique, même asymptomatique, peut précéder le développement
d'un asthme clinique et doit donc être identifiée précocement chez les candidats à
l'engagement militaire.
Objectifs : Évaluer l'impact de l'HRB identifiée par test de provocation bronchique
(TPB) à la métacholine sur la décision d'aptitude militaire et analyser les
caractéristiques cliniques et fonctionnelles des patients déclarés inaptes.
Méthodes : Étude rétrospective, descriptive au service de pneumologie de l’hôpital
militaire principal d’instruction de Tunis entre novembre 2014 et mars 2018 incluant
291patients, réparties entre militaires et soldats adressés pour un avis d’aptitude
devant une suspicion d’asthme. Tous les patients ont bénéficié d’une exploration
fonctionnelle respiratoire (EFR) associé à TPB à la métacholine.
Résultats : L'âge moyen était de 24,4±5 ans avec 57,4% de tabagiques (moyenne
6,62 PA). Parmi les patients, 89,7% étaient des soldats ou jeunes recrutés et 10,3%
des militaires actifs avec une durée moyenne entre le diagnostic d'asthme et
l'incorporation de 36 mois. Tous les patients présentaient une HRB à la métacholine
avec une PD20 moyenne de 488±70μg. Les soldats ont tous été déclarés inaptes
au service militaire. Chez les militaires actifs, le retentissement professionnel s'est
manifesté par une exemption de sortie sur terrain (20%, durée moyenne 6 mois), un
repos prescrit (100%, durée moyenne 15 jours), un reclassement professionnel (10%)
et des aggravations sur le lieu de terrain (43,3%), dont 13,3% ont nécessité une prise
en charge hospitalière.
Conclusion : Notre étude confirme l'association entre l'hyperréactivité bronchique
et des facteurs de risque comme le tabagisme et la rhinite allergique chez les
militaires, justifiant leur dépistage systématique pour optimiser la prise en charge,
même en l'absence d'anomalies spirométriques.
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